Le dossier de la lettre d’information – CRIA 34 https://cria34.fr Centre de Ressources Illettrisme Alphabétisation Wed, 05 Jun 2024 09:37:06 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.5.3 ENJEUX ET VISÉES DE L’ALPHABÉTISATION : QUELQUES ÉLÉMENTS https://cria34.fr/actu/2024/05/enjeux-et-visees-de-lalphabetisation-quelques-elements/ Mon, 13 May 2024 10:51:26 +0000 https://cria34.fr/?p=4290 La plupart des définitions de la situation d’analphabétisme indiquent ce dont les personnes seraient privées et qui, dans notre « société de connaissances » basée sur l’écrit, avoisinerait presque une notion de handicap : à savoir, l’incapacité de comprendre et d’user d’un quelconque code écrit.

Pour comparer l’analphabétisme aux autres situations (illettrisme / FLE) la distinction s’articule schématiquement sur l’indice principal de la biographie scolaire (scolarisation ou non scolarisation des personnes). Avec une instruction généralisée en UE (la majorité des enfants passent 9 à 10 ans dans l’enseignement scolaire), ce serait donc en grande partie les personnes d’origine « hors UE » qui connaîtraient cette situation d’analphabétisme. Même si, plus à la marge, l’on peut rencontrer des adultes ayant été scolarisés en langue française qui ne maîtrisent toujours pas les paires syllabiques minimales et parfois même à de rares occasions l’alphabet.

Quelles que soient les raisons de cet analphabétisme (choix parentaux, contraintes économiques, absence d’infrastructures éducatives sur les lieux de vie du pays d’origine, non disponibilité aux activités d’apprentissages etc.), les personnes n’ont souvent pu effectuer les premiers apprentissages auprès de pairs (autres élèves) dans un contexte formel (l’école) et s’approprier :

  • Un socle fondamental de compétences (littératie, numératie, repères spatio-temporels, raisonnement logique …)
  • Des rituels et méthodologies d’apprentissage (« métier d’élève », « routines scolaires » et « l’apprendre à apprendre »),

Et travailler à développer dans ce cadre :

  • Des habiletés cognitives concourant à un meilleur apprentissage des compétences langagières (la mémoire de travail, l’inhibition -ou contrôle inhibiteur, la flexibilité cognitive ou mentale, la planification, l’attention),
  • des habiletés  (geste graphique et motricité fine)

 

Dès lors, on s’aperçoit que les enjeux et visées de l’accompagnement des publics en alphabétisation ne peuvent correspondre tout à fait à ceux des publics instruits, habitué aux activités pédagogiques, qui ont déjà fréquenté et usé d’un code écrit (illettrisme ou FLE) dont ils peuvent se servir pour fixer des notions. Les parcours d’apprentissage vont nécessairement différer en objet (contenus et objectifs), en durée, rythme et modalités. Le cadre didactique du FLE, le référentiel du Cadre Européen de Référence pour Les Langues créé à l’origine pour favoriser la mobilité des étudiants « Erasmus » puis des travailleurs intra UE. (donc pour des personnes instruites inscrites dans une dynamique d’apprentissage ou possédant des agirs professionnels) s’avère inadapté sur beaucoup de points. Même si l’ajout en France du niveau A1.1 est venu atténuer l’écart en prenant en compte ces premiers pas dans l’écrit.

Des activités pédagogiques aux visées spécifiques

Décodage / encodage, perception du rapport graphophonologique, identification et maniement des formes d’écriture (cursive, script, capitale d’imprimerie), acquisition du geste graphique, des repères spatiaux (sens d’écriture, écriture sur la ligne, repères et disposition de l’écrit dans le support d’écriture), vont ainsi occuper pleinement et longuement la personne en processus d’alphabétisation dans le cadre d’un accompagnement individualisé et bienveillant qui encourage ces lents cheminements souvent vacillants. L’accroissement des compétences d’attention et de persévérance dans la tâche deviendront aussi déterminantes. De même, l’évolution du « rapport à l’écrit » dans ses dimensions pragmatiques (il est aussi l’espace du juridique, de l’officiel et de la trace mémorielle d’importance).

 

 

Des enjeux sociaux et d’autonomie pour les personnes concernées :

En 2001, Christine Candide, dans son article Apprentissage de la langue : vers une lente émergence d’un droit  soulignait que « Trop de jeunes et d’adultes vivent en situation d’insécurité linguistique. Il faut sérieusement analyser les enjeux sociaux et politiques du langage. C’est un enjeu de démocratie. ». Elle ajoutait : « La vraie question, celle qui doit nous mobiliser, est de savoir comment distribuer de manière équitable le pouvoir linguistique afin que certains ne soient pas exclus de la communauté de parole, de lecture et d’écriture » (https://www.persee.fr/doc/diver_1299-085x_2001_num_125_1_1227)

 

Hervé Adami et Virginie André en 2014 affirment également dans un article sur la sécurisation langagière des adultes :  « L’insécurité scripturale est donc bien une forme d’insécurité langagière d’une part parce que l’écrit est une compétence langagière à part entière et, d’autre part, parce que sans ces compétences scripturales, le développement de celles de l’oral est obéré. » https://hal.science/hal-01104924/file/Adami_Andr%C3%A9_RFLA_2014.pdf

De son côté le collectif « Lire & Ecrire » Belgique rattache la question des actions d’alphabétisation au champ de l’Education permanente, dans une logique de promotion sociale et d’autonomisation des personnes (par un processus d’empowerment), rejoignant les perspectives de Paolo Freire. Ainsi, alphabétiser c’est permettre aux personnes concernées de pouvoir devenir auteur de leur propre devenir dans différents domaines (sociaux, culturels, économiques et citoyens) et leur permettre à leur tour d’exercer des responsabilités socioéconomiques.

L’accès au numérique :

Malgré certaines interfaces facilitantes (commandes vocales, traducteurs etc.), 95% des contenus du numérique relèvent des savoirs de base. L’ensemble des actes administratifs est en langue française et une majorité de ces actes se réalisent en ligne. De fait, les publics en situation d’alphabétisation font partie des publics les plus « éloignés » du numérique par l’incapacité à traiter l’information écrite et il y a là un véritable enjeu.

Les réponses aux besoins en alphabétisation :

Sur notre région, si l’on excepte le dispositif linguistique OFII consacré aux publics allophones primo-arrivants dans le cadre du Contrat d’Intégration Républicaine, les politiques publiques ensuite réservent essentiellement l’accompagnement linguistique aux publics FLE ou à ceux en situation d’illettrisme. Hors, un nombre non négligeable de la population immigrée, installée le plus souvent depuis un certain temps sur le territoire, est encore en situation d’alphabétisation. De même des membres issus de la communauté des gens du voyage. Ces personnes bénéficient d’un accompagnement principalement dans les structures de proximité et autres associations caritatives qui ne proposent que des petits rythmes (2 à 4h/ semaine) et s’appuient essentiellement sur des intervenants bénévoles. Quelques-unes de ces associations sont soutenues dans le cadre des politiques publiques. Il est encore difficile de savoir si ce contexte favorise des progressions importantes dans les apprentissages. Le soutien de ces offres en collaboration avec leurs acteurs/animateurs qui recensent les besoins ou l’intégration dans les dispositifs de droit commun des publics en alphabétisation sont des éléments à explorer davantage.

Professionnalisation et qualification des intervenants :

Il n’existe pas réellement de formation initiale conséquente  pour les formateurs en alphabétisation.

La plupart des CRIA assurent la majorité des formations de formateurs dans le domaine.

Quelques rares volets de DU ou de master 2 à dominante FLE peuvent aborder les problématiques de littéracie (dont l’alphabétisation) : on peut citer par exemple le Certificat Universitaire « Formateur en français et en littéracie » de l’université Grenoble Alpes lien vers le certificat. La plupart des formations sont souvent courtes et ponctuelles. On peut également citer le collectif Alpha belge http://www.collectif-alpha.be/ la plateforme interCRIA Doc en Stock https://docenstockfrance.org/webinaire/face-a-la-diversite-des-approches-et-outils-pour-lalphabetisation-des-adultes-comment-sy-retrouver-comment-choisir/ et saluer la récente initiative inter CRIA du projet Pop Alpha https://reseau-cria.fr/pop-alpha/ plateforme de professionnalisation et de ressources dans le domaine.

Cette professionnalisation des acteurs et la capitalisation des ressources est l’un des enjeux de l’alphabétisation aujourd’hui.

 

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Journées nationales d’action contre l’illettrisme 2023 le CRIA 34 se mobilise pleinement https://cria34.fr/actu/2023/08/journees-nationales-daction-2023/ Mon, 28 Aug 2023 15:56:40 +0000 https://cria34.fr/?p=4054

Les Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme* (JNAI) ont été initiées par l’ANLCI et ses partenaires en 2014, après que la lutte contre l’illettrisme a été déclarée Grande Cause Nationale en 2013.

Chaque année, autour du 8 septembre – journée internationale de l’alphabétisation de l’UNESCO**, les JNAI rassemblent pendant une semaine, sous une bannière commune, des manifestations qui donnent à voir l’action conduite en France pour prévenir et lutter contre l’illettrisme.

Découvrez le programme d’actions nationales et régionales 2023 ainsi que la campagne de sensibilisation dédiée cette année à la libération de la parole sur le sujet.

Un coup de projecteur annuel pour changer de regard sur l’illettrisme et mobiliser sur tous les territoires ceux qui agissent aux côtés des personnes en difficulté avec la lecture, l’écriture, le calcul.

 

Le CRIA 34 se mobilise encore une fois fortement pour les JNAI  avec :

⇒  des séances de sensibilisation et d’information :

Sensibilisation au repérage sur un 1er niveau

(pour prendre la mesure de la problématique et avoir des premiers éléments de repérage des situations d’illettrisme)

> le 1er sept. de 9h30 à 12h00 (hybride – distanciel et présentiel à Lunel – Lieu à déterminer, précisé ultérieurement) Pour s’inscrire

 > le 14 sept. de 18h00 à 20h30 (en distanciel, recommandée aux employeurs, encadrants, DRH etc.) Pour s’inscrire

 

Sensibilisation approfondie au repérage

(avec plus d’exemples d’indices de repérage et d’études de cas)

 > le 28 sept. de 14h00 à 16h30 (hybride – distanciel et présentiel à Montpellier au CRIA 121 rue d’Athènes) Pour s’inscrire

 

> 11 sept. de 14h00 à 16h30 « Illettrisme, en parler pour avancer » par la Banque de France / Finances et pédagogie et le CRIA 34 : Rencontre / échanges et présentation d’outils (Banque de France 98 ter avenue de Lodève à Montpelliervous inscrire auprès de Laetitia.ROUZEE@banque-france.fr

 

Au cœur des territoires à destination des acteurs de la Vallée de l’Hérault :

Sensibilisation au repérage des publics en fragilité sur les savoirs de base et la langue française

le 12 sept. de 9h30 à 12h00 (uniquement en présentiel à Saint-André de Sangonis Centre socioculturel Mozaïka – 1 Cours de la Liberté)  Pour s’inscrire

 

 des séances de formation des acteurs :

# 14 sept. : Troubles du langage et situations d’illettrisme : quelques éléments pour mieux repérer et orienter

(9h30-12h : 1ère partie, en hybride présentiel/distanciel Pour s’inscrire partie 1

(14h – 16h30 : 2ème partie en présentiel seulement au CRIA 34 121 rue d’Athènes Montpellier) Pour s’inscrire partie 2

# 15 sept. de 9h30 à 12h00: Présentation / échanges autour d’outils de repérage des situations d’illettrisme  (hybride – distanciel et présentiel à Montpellier au CRIA 121 rue d’Athènes) Pour s’inscrire

# 26 sept. de 9h30 à 12h00 : Accompagner les publics en situation d’illettrisme (hybride – distanciel et présentiel à Montpellier au CRIA 121 rue d’Athènes) Pour s’inscrire

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Le CRIA 34 va se mobiliser également à la demande des structures en réalisant des séances de sensibilisation à destination :

– des Référents « illettrisme » du Programme Départemental d’Insertion montpelliérain

– des agents des médiathèques de Montpellier Méditerranée Métropole

– des étudiants futurs travailleurs sociaux de l’IRTS

 

*En France, 2 500 000 personnes ayant été scolarisées en langue française ne maîtrise pas les savoirs fondamentaux au point de ne pas être autonome au quotidien.**Aujourd’hui encore, 24 millions d’enfants dans le monde ne vont pas à l’école. Ce chiffre diminue depuis plus de vingt ans mais reste préoccupant. Plus de 40% d’entre eux vivent en Afrique subsaharienne.

 

Infos et inscriptions

CRIA 34.FR

(agenda )

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Autour des publics en fragilité avec les savoirs de base : s’informer et se professionnaliser avec le CRIA 34 https://cria34.fr/actu/2023/01/autour-des-publics-en-fragilite-avec-les-savoirs-de-base-sinformer-et-se-professionnaliser-avec-le-cria-34/ Wed, 18 Jan 2023 10:59:02 +0000 https://cria34.fr/?p=3687

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9ème édition des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme du 8 au 15 septembre 2022 https://cria34.fr/actu/2022/09/9eme-edition-des-journees-nationales-daction-contre-lillettrisme-du-8-au-15-septembre-2022/ Mon, 05 Sep 2022 09:38:56 +0000 https://cria34.fr/?p=3569 Illettrisme au travail.

Il faut agir maintenant, ensemble et rapidement !

 

Parmi les 2.500.000 personnes en situation d’illettrisme en France, plus de la moitié exercent un emploi. Dans un environnement fortement impacté par les transformations numériques et par les exigences croissantes de performance et de qualité, nos entreprises ont besoin de s’appuyer sur tout le potentiel de leur capital humain. Le besoin d’investir dans la formation professionnelle pour conforter les compétences de base qui permettent d’être autonome n’a jamais été aussi important.

Pourtant, dans notre pays, les salariés les moins qualifiés sont ceux qui bénéficient le moins d’actions de formation professionnelle. Encore trop de salariés ne maîtrisent pas les compétences de base nécessaires à leur évolution professionnelle et au développement des entreprises. Beaucoup reste encore à faire. La mobilisation doit se poursuivre et s’amplifier. Au-delà des compétences techniques, qui seront rapidement obsolètes dans un environnement en perpétuelle mutation, il est nécessaire d’amener chaque individu vers l’autonomie, vers la maîtrise d’un socle de compétences de base, vers la capacité d’apprendre à apprendre, vers la capacité de s’adapter aux évolutions du travail, à transmettre son savoir et à acquérir de nouvelles compétences.

Lutter contre l’illettrisme au travail, on est tous concernés

A travers la dynamique des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme, avec plus de 1100 manifestations locales concentrées autour du 8 septembre, l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme et ses partenaires appellent à changer la donne rapidement.

Faire reculer le problème de l’illettrisme dans les entreprises implique que toutes les parties prenantes – employeurs, responsables RH, responsables syndicaux, mais aussi les services de santé au travail, les comités sociaux économiques – prennent bien la mesure du problème que nous avons à résoudre collectivement.

Le deuxième Atlas de l’illettrisme en France, centré sur le thème Illettrisme et illectronisme dans le monde du travail, sera rendu public le 8 septembre. Il propose des éléments de réponse à des questions telles que : quels sont les secteurs professionnels les plus touchés par l’illettrisme ? Quel est le profil des salariés les plus éloignés de l’emploi ? Quels territoires sont les plus touchés par l’illectronisme ? Des éclairages pour amplifier la prise de conscience nécessaire et le développement de solutions adaptées aux besoins des individus.

 

 

Les Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme, une fenêtre incontournable pour parler d’illettrisme, donner la parole aux personnes concernées, valoriser les actions locales

Les Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme s’annoncent tout à fait exceptionnelles pour leur 9ème édition, du 8 au 15 septembre prochain.

Ce mouvement, coordonné par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, réunira plus de 1000 manifestations sur tous les territoires, concentrées du 8 au 15 septembre 2022.

Dans toutes les régions, hexagone et outremer, les acteurs de la prévention et de la lutte contre l’illettrisme, accompagnés par les coordinateurs régionaux ANLCI et les Centres Ressources Illettrisme, vont proposer débats, réunions d’information, projections, présentations de ressources, diffusions de témoignages, petits- déjeuners d’information, portes ouvertes, webinaires, actions de sensibilisation, émissions dédiées à la

parole des apprenantes et des apprenants et des acteurs de terrain…

Pour accompagner cette amplification de l’information sur les situations d’illettrisme et les moyens d’en sortir, une fiction sera proposée en prime time sur TF1 le 5 septembre.

Le téléfilm Champion, réalisé par Mona Achache, produit par Fabienne Arbelot, offre son premier rôle en tant qu’acteur au chanteur Kendji Girac. Il y interprète Zach, un jeune homme passionné de boxe, qui travaille comme menuisier et qui ne maîtrise pas la lecture et l’écriture. Le traitement choisi permet de porter un regard positif, ouvert, sur la question de l’illettrisme, du réapprentissage des compétences de base à tout âge, et donnera l’occasion de diffuser le numéro Illettrisme Info Service à une heure de grande écoute (0800 11 10 35).

Voir le programme complet des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme

Suivre le journal de bord sur la page Facebook / le fil Twitter

Voir la campagne :  Lutter contre l’illettrisme au travail, on est tous concernés

 

 

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Faire vivre la ressource https://cria34.fr/actu/2022/09/faire-vivre-la-ressource/ Fri, 02 Sep 2022 15:43:23 +0000 https://cria34.fr/?p=3562 Faire vivre la ressource

Concernant la ressource, au-delà de l’action de veille, de la constitution d’un fonds documentaire et de sa mise à disposition aux acteurs, la médiation même de la ressource peut revêtir diverses formes plus ou moins « actives ».

Au CRIA 34, celle-ci s’est déclinée de plusieurs manières tant il y avait conscience que s’il fallait des ressources pour animer des actions d’accompagnement vers la maîtrise des savoirs de base et de la langue, il fallait aussi des actions pour animer les ressources !

Faire vivre la ressource avec des partenaires sur les territoires

Depuis plusieurs années des partenariats avec des médiathèques (Métropole de Montpellier, Agglomération du bassin de Thau), ont permis dans un premier temps de sensibiliser les agents à la problématique des publics en fragilité sur les savoirs de base et la langue française, mais aussi, sur notre conseil, d’enrichir les collections dans ce domaine tant pour les usagers que pour les acteurs qui les accompagnent.

Y accueillir des auteurs pour échanger avec les acteurs de l’accompagnement autour d’un choix d’ouvrages pédagogiques effectué par le CRIA en fonction des besoins recensés sur le terrain, a permis d’impliquer les médiathèques elles-mêmes dans la présentation d’espaces et d’outils en leur sein pouvant servir aux apprentissages dans les compétences de base. Les partenariats entre les structures de formation et de proximité et ces équipement culturels se sont ainsi renforcés. Le territoire étant aussi une ressource précieuse pour l’action pédagogique.

Ce qui fait aussi vivre la ressource : les acteurs du territoire

À travers des « bla bla pédago » réguliers, le CRIA 34 a proposé aux acteurs de venir partager sur des thématiques ciblées des ressources et surtout les « usages » qu’ils en faisaient. Ainsi ces rencontres autour de différentes appropriations possibles d’outils et démarches ont permis d’envisager plus facilement la ressource comme une proposition « ouverte », susceptible d’évoluer, en regard des contextes et actions de leurs utilisateurs.

 

Bla bla pédago « autour des méthodes de niveau élémentaire »

Faire vivre la ressource à distance, « faire trace »

Le choix de mettre en ligne sur le site du CRIA 34 des rencontres animées par des experts et auteurs invités autour de ressources produites par leur soins a contribué à une meilleure diffusion de celles-ci sur le plan géographique (pour les cantons plus isolés du département) mais aussi en matière d’appropriation (possibilité de revisiter ces moments de partage pour des outils ou démarches plus complexes à appréhender, à transférer dans une pratique).

https://cria34.fr/categorie/ressources/

À l’origine de la ressource : faire ce choix d’en inviter l’auteur.e.

À plusieurs reprises sur l’Hérault, nous avons fait le choix de favoriser la rencontre entre les auteur.e.s d’une ressource et des acteurs de terrain, désireux de la découvrir, ou en ayant déjà un usage.

Farideh Touchard nov 2021 (en visio)

Ce type de rencontre intéresse à plusieurs titres. Il permet aux acteurs qui y assistent, bénévoles comme salariés, de découvrir un peu :

  • la face cachée de la ressource : tout le processus d’élaboration, les points de vigilance dans la création des déroulés, activités, consignes d’apprentissage, les phases d’expérimentation auprès des publics, les logiques à l’œuvre dans les progressions, les obstacles rencontrés pour les supports, les contraintes (éditoriales) …
  • « la face cachée » de l’auteur.e d’ouvrages pédagogiques : parfois imaginé à priori « hors sol » par les acteurs de l’accompagnement qui le rencontrent. Or, dans notre thème, il arrive souvent qu’au contraire, tout en ayant pris ce surplomb nécessaire à la conception de l’outil, l’auteur.e soit issu justement « du terrain » et qu’il ait une bonne connaissance des publics cibles !

Une connivence «d’intérêt pédagogique » peut alors s’installer avec une meilleure compréhension des paramètres et des choix faits par l’auteur dans l’élaboration du matériel. Un réel échange peut ensuite nourrir la rencontre avec d’un côté des participants friands de connaître tout le potentiel de l’outil et de l’autre, l’auteur non moins friand des retours sur l’outil par celles et ceux qui l’utiliseraient déjà, ou le découvrent.

Valérie Vermurie mai 2022 à Montpellier et Béziers

Ce type de rencontre nous paraît intéressant, y compris quand les auteur.e.s semblent moins à l’aise dans l’exercice (le CRIA restant présent en coanimation si nécessaire) car c’est un échange qui permet quelque part aussi « d’incarner » la ressource.

Et c’est aussi une façon de la faire vivre auprès des acteurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La démarche « Français sur Objectif Spécifique (FOS) » : Pour qui, pourquoi et comment ? https://cria34.fr/actu/2022/03/la-demarche-francais-sur-objectif-specifique-fos-pour-qui-pourquoi-et-comment/ Thu, 03 Mar 2022 14:32:42 +0000 https://cria34.fr/?p=3370 Au-delà des compétences de communication au quotidien plus généralistes, l’enseignement de la langue française est parfois amené à répondre à des besoins très précis des publics, liés à un contexte spécifique. C’est l’objectif du Français sur objectif spécifique. Le CRIA a récemment interviewé Chantal PARPETTE, spécialiste reconnue sur ce sujet.

Si la définition et l’objet du Français Langue Étrangère « FLE » semblent aujourd’hui bien partagés, ceux du « FOS » paraissent moins lisibles pour certains. Pourriez-vous Mme PARPETTE, nous éclairer sur son histoire et le champ qu’il recouvre ?

Le « FLE » se répartit globalement entre le Français général (FG) et le Français sur objectif spécifique (FOS). Le premier traite des situations de la vie quotidienne au sens large, privées et publiques. Le FOS, lui, est né des besoins d’apprentissage du français par des publics visant une intégration professionnelle dans des délais souvent courts. Il s’agit alors de traiter des situations langagières qui ne sont pas celles du français général.

Pourriez-vous nous donner des exemples concrets de besoins et de situations auxquelles le « FOS » serait une réponse pertinente ?

On peut citer le cas de médecins étrangers en stage dans les hôpitaux français, de cuisiniers, d’étudiants en mobilité, d’employés des métiers de la propreté, de gardiens d’immeubles, etc. On le voit, les métiers et les niveaux de scolarisation exigés peuvent être très divers.

Où se situerait le FOS par rapport à d’autres appellations telles que « Français de spécialité », « Français des métiers », « Français sur Objectifs Universitaires », « Français de scolarisation »… ?

Quand nous avons décrit le « FOS » avec J-M. MANGIANTE en 2004, nous avons voulu le présenter avant tout comme une démarche d’élaboration de programme pour les publics décrits plus haut. Des termes comme « Français sur Objectifs Universitaires » et « Français de scolarisation » désignent donc des programmes d’enseignement du français destinés aux étudiants internationaux faisant leurs études en France pour le premier, et des programmes destinés aux élèves du primaire et du secondaire « nouvellement arrivés en France » pour le second. Tout comme Le français pour les infirmiers (paru chez PUG en 2017) est un programme construit sur la démarche FOS à destination des infirmiers étrangers venus travailler en France.

Vous dites que le FOS est une démarche. Si l’on veut élaborer un cours dans cette démarche, quelles sont les principales étapes à mettre en œuvre ?

La première étape consiste à analyser la situation qui semble légitimer un programme de français professionnel : qui est le public ? quel métier vise-t-il ? quelles compétences langagières doit-il acquérir pour l’exercer ?

La seconde étape, peut-être la plus importante et la plus lourde, est « le travail de terrain » qui consiste pour les concepteurs à se rendre sur place, dans le milieu professionnel visé, pour rencontrer les professionnels  en activité et découvrir auprès d’eux les environnements et les situations de travail auxquels le public sera confronté. Lors de cette étape, il s’agit également de collecter des données (enregistrement d’échanges oraux, documents à lire, à écrire, photos, interviews de professionnels du domaine, etc.).

Cette étape permet de déterminer les situations de communication et les informations (culturelles, institutionnelles) à traiter en priorité. Et de construire les séquences de formation linguistique.

La question du choix du matériel pédagogique en « FOS » est-elle déterminante ?

Certes, comme pour tout programme de langue, en sachant que très souvent, il n’existe pas de matériel parfaitement adapté aux besoins du groupe concerné et qu’il faut le créer, totalement ou en partie.

Peut-on se professionnaliser dans le domaine ?

On peut être « simplement » enseignant de FOS si l’on utilise un matériel édité, mais souvent enseigner dans ce champ exige de l’enseignant qu’il devienne concepteur, et ce sont d’autres compétences qu’il faut développer, comme cela doit apparaitre à travers les étapes décrites plus haut. La CCIP avec son programme IFOS, le BELC, proposent des formations et certains master FLE des modules dans le domaine. Un Master 1 & 2 à distance « FLE-FLS-FOS en milieux scolaire et entrepreneurial » (université d’Artois) lui est consacré.

                   

Chantal PARPETTE est enseignante/chercheuse à l’université Lumière-Lyon 2 Elle a publié notamment avec J.M. MANGIANTE, « Le Français sur Objectif Spécifique : de l’analyse des besoins à l’élaboration d’un cours » (éd. Hachette, 2004)

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En 2021, le CRIA 34 est acteur de la lutte contre l’illectronisme https://cria34.fr/actu/2021/11/en-2021-le-cria-34-est-acteur-de-la-lutte-contre-lillectronisme/ Wed, 03 Nov 2021 12:55:15 +0000 https://cria34.fr/?p=3169 En une quinzaine d’années, le numérique s’est imposé au quotidien.  Cette révolution numérique a permis et facilité l’accès à de nombreux services mais a entraîné, voire renforcé des inégalités : des pans entiers de la population française se trouvent encore aujourd’hui exclus du numérique.

Parmi les publics impactés, les personnes en situation d’illettrisme ou en fragilité linguistique (débutant en langue française, ou en situation d’alphabétisation) sont particulièrement concernées par l’illectronisme. En effet, 90 % des contenus web sont des savoirs de base.

Du côté des acteurs de l’accompagnement, la crise sanitaire a accru encore plus fortement le recours au numérique en imposant l’enseignement à distance comme une alternative pour celles et ceux qui souhaitaient maintenir ou poursuivre des actions pédagogiques en toute sécurité.

Ces nouvelles « façon de faire » à distance, ces outils numériques, impliquent de faire évoluer les méthodes d’apprentissage mais aussi les pratiques d’accompagnement aux savoirs de base et à la langue française. Ce n’est pas chose aisée pour les apprenant.e.s comme pour les intervenant.e.s !

Pour répondre aux nombreuses attentes des acteurs le CRIA 34 : 

  • a fait évoluer les modalités de son offre générale (disponible pour la quasi-totalité en distanciel)
  • a participé et nourri les réflexions de plusieurs groupes de travail (Inclusion numérique – Montpellier Métropole / Outils numériques – enseignement à distance Réseau des structures de proximité linguistique de Montpellier
  • a communiqué des ressources sur le thème (aux acteurs et aux structures comme l’Espace numérique du CEIS / CCAS de Montpellier)
  • a organisé et proposé tout un cycle de formations dans le domaine pour soutenir celles et ceux qui accompagnent les publics en difficulté avec les compétences de base :

– De l’oral vers l’écrit via le numérique formation sur 2 journées réalisée les 1ers et 2 avril (en distanciel par l’association « Tous Bénévoles »)

– L’enseignement à distance auprès de publics en difficulté de A … à presque Z en 3 parties sur 3 ½ journées, les 3, 10, 17 mai après-midi (réalisée en distanciel par Mathilde Labetaa)

– Autour du webinaire Doc en stock « Pourquoi le numérique facilite l’apprentissage du français »
(à venir, le 10 décembre après-midi
Renseignement et inscriptions sur notre site cria34.fr)

 

 

 

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Journée internationale de l’alphabétisation https://cria34.fr/actu/2020/08/journee-internationale-de-lalphabetisation/ Wed, 26 Aug 2020 08:01:20 +0000 https://cria34.fr/?p=2725

 Rappel :

Les actions de professionnalisation en lien avec l’alphabétisation proposées par le CRIA 34  :

Niveau A1.1 : Accompagner et évaluer les 1ers apprentissages en langue française

Télécharger le programme

Autour des méthodes de 1er niveau, on en parle…

Télécharger le programme

Inscription sur le site dans la rubrique « Agenda »

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